tierce

Thierry Fenasse

techno-animiste, digital-éthicien, équi-libriste en redressement perpétuel

Tant qu’il existera des logiciels privateurs, je ne pourrai jamais vérifier comment seront traitées mes données personnelles avec certitude.

Ces données personnelles tenant plus d’informations utiles à l’identification de ma personne, de son classement, de son traitement, de son évaluation, de sa commercialisation, ou de son exploitation je les confies donc à Internet parce que j’en ai rien à foutre.

Parce que je gère moi-même le serveur qui héberge mon nom de domaine et donc mon adresse mail, le reste m’a été donné par l’État ou une entreprise. Ce sont donc, de mon point de vue, des données qui leur appartiennent plus qu’elle ne m’appartiennent personnellement ;

Mon numéro de registre national m’a été assigné à ma naissance par l’État belge.

echo "76060426589" | xxd -b    
00000000: 00110111 00110110 00110000 00110110 00110000 00110100  760604
00000006: 00110010 00110110 00110101 00111000 00111001 00001010  26589.

Mon numéro de mobile (qui reste presque toujours fixe), m’a été donné par un opérateur télécoms.

echo "032486412140" | xxd -b
00000000: 00110000 00110011 00110010 00110100 00111000 00110110  032486
00000006: 00110100 00110001 00110010 00110001 00110100 00110000  412140
0000000c: 00001010                                               .

Mon adresse de courriel a été choisie par moi et se repose sur un nom de domaine personnel computhings.be.

echo "tfenasse@computhings.be" | xxd -b
00000000: 01110100 01100110 01100101 01101110 01100001 01110011  tfenas
00000006: 01110011 01100101 01000000 01100011 01101111 01101101  se@com
0000000c: 01110000 01110101 01110100 01101000 01101001 01101110  puthin
00000012: 01100111 01110011 00101110 01100010 01100101 00001010  gs.be.

Mon numéro de compte bancaire, m’a été attribué par un fournisseur de services bancaires.

echo "BE79523080360333" | xxd -b 
00000000: 01000010 01000101 00110111 00111001 00110101 00110010  BE7952
00000006: 00110011 00110000 00111000 00110000 00110011 00110110  308036
0000000c: 00110000 00110011 00110011 00110011 00001010           0333.

Ces données sont considérées comme étant des identifiants uniques de ma citoyenneté belge ou internationale. Vous pouvez appeler le 03248641240 depuis l’Australie, mon téléphone −et uniquement le mien− sonnera. Il en est de même pour mon courriel, sans quoi, nous serions plusieurs à recevoir un mail envoyé à tfenasse@computhings.be. Ces données personnelles ne représentent que deux ou trois lignes de code binaire lorsqu’elles sont traduites au travers des commandes utilisées ci-dessus. echo et xxd.

À l’Ère du capitalisme de surveillance il y a aussi d’autres données personnelles dont on ne parle pas assez. Les numéros IMEI des cartes SIM et des appareils mobiles (dumbphones, smartphones, tablettes, etc), les identifiants publicitaires ou persistants comme ceux de Google® Android® ou de Microsoft® Windows®, ou son identifiant d’installation et bien sur ça existe aussi sur Apple®.

Et je ne parle même pas des cookies « uniques » comme le datr que Facebook dépose sur vos ordinateur rien qu’en passant sur des sites web qui proposent un bouton « partager sur Facebook ». À ce propos, la CJUE s’est enfin prononcée mais bon, sur ce genre de sujet Max Schrems, pour ainsi dire à lui seul, fait mieux que l’État belge.

Toutes ces données sont faciles à identifier et nécessitent peu de traitement de par leur légèreté.

Soit. Depuis qu’on a dépassé le stade de la machine de Pascal, je considère que mettre en chiffre, en nombres ou en identifiant unique, tout et n’importe quoi, c’est pas fait pour me rendre service. C’est fait pour mieux m’exploiter.

À l’ère numérique, la notion de chiffre prend une toute autre dimension et je préfère parler de chiffrement avant de parler de « protection de mes données personnelles ». Disposer d’une clé GPG n’étant qu’un exemple parmis d’autre.

La commande gpg --armor --export tierce produit ma clé publique GPG et la commande wc -l compte le nombre de lignes que contient cette donnée que j’estime beaucoup plus personnelle que mon téléphone, mon numéro national ou mon adresse mail. Et pourtant, ce n’est que la partie publique que vous pouvez librement utiliser pour m’envoyer un mail, mail que je serai le seul à pouvoir déchiffrer.

echo "$(gpg --armor --export tierce)" | xxd -b | wc -l
2707

La commande gpg est issue du logiciel gnupg, qui est −bien entendu− un logiciel libre.

Pour avoir encore une autre perspective de remise en question de « la donnée personnelle », vous pouvez consulter des informations comme les mouvements de mon compte sur un des outils publique au service de la monnaie libre. Aucune banque (à ma connaissance) ne propose ce service.