La science fiction

Source d’inspiration vers le progrès ?

Vivre et survivre ce n’est pas la même chose.

Quand j’étais plus jeune, j’étais émerveillé à l’idée de pouvoir plier l’espace temps et faire un voyage intersidéral. Je me disais que la science fiction était une sorte de stimulant pour la recherche et le progrès. Au fil des décennies, j’ai revisité ces différents récits en me demandant quel vision du progrès les films et les séries futuristes apportaient et je vous résume ici quelque uns des plus connus.

Dans Star Trek les gens vivent dans une boîte intergalactique appelée Enterprise. Tout le monde est content d’aller encore plus loin mais personne ne questionne sa qualité de vie. De l’air conditionné, de la nourriture instantanée, un cadre hiérarchique stricte et perpétuel comme dans tous les navires et tous les vaisseaux et un holodek pour simuler des vacances, parce qu’en fait leur réalité quotidienne, c’est la survie.

Le quartier général de NetDragon ressemble au vaisseau Enterprise, une grande soucoupe ronde constitue la première moitier frontale, une partie centrale plus petite constitue la jonction avec deux longue saucisses, censées représenter des propulseurs, l'une du côté droit et l'autre du côté gauche.
Le siège de la société NetDragon en Chine
Ce bâtiment est construit à l’image du vaisseau USS Enterprise dans la série télévisée Star Trek

Dans Star Wars la capitale de l’Empire ou de la République, ça dépend du régime, s’appelle Coruscant et c’est une planète entièrement couverte de constructions qui s’étalent sur des dizaines de niveaux. Il y a des gens dans le fond et il y a des gens au-dessus et ceux qui volent le font dans des vaisseaux qui brillent ou tout délabrés, peu importe. La plus part des gens sont exploités, misérables, en situation de survie et même les héros sont toujours menacés. Que ce soit l’Empire qui craint les Rebelles ou la Rébellion qui craint l’Empire, tout le monde craint les Jedi et même les droïdes craignent la mise au rebus.

Dans Alien, un équipage hiberne durant des mois pour une compagnie de transport minier et se fait réveiller par une machine au nom d’un contrat d’exploitation qui les obliges à aller voir ce qui se passe sur une planète pour finir par crever dans l’intérêt de la science, sauf une humaine, un chat et un fœtus d’Alien. Même H, le robot qui cherche à conserver un spécimen dans l’intérêt de la Corporation finit décapité. Au fond, il est le seul à avoir atteint son objectif, en témoignera le second épisode, dans lequel une escouade d’élite est exterminée. Dans le troisième volet, c’est toute une prison sur planète sidérurgique qui y passe et dans le dernier volet c’est l’horreur de la recherche génétique qui témoignera encore une fois, de la limite de la pensée humaine.

Dans 2001 l’odyssée de l’espace, c’est le même genre de trucs. Un vaisseau, trois pelé·e·s et deux tondu·e·s qui vivent dans un espace artificiel, qu’il s’agisse d’un vaisseau ou d’une station orbitale, et qui finissent assassiné·e·s par une machine qui s’appelle HAL. Toujours de la survie.

Dans Blade Runner, tout l’atmosphère urbain sent l’aire toxique, la pollution, l’exploitation industrielle, le trafic en tout genre, la corruption et la débrouille perpétuelle, sauf pour quelques éléments qui vivent un peu plus au-dessus de la surface terrestre, dans des espèce de bâtiments tout bétonnés où il n’y a que de la lumière artificielle. Vous allez dire qu’il reste peut-être des campagnes, mais dans le second volet, les campagnes servent à cultiver des larves dans des marres synthétiques pour avoir des protéines. Là encore ça tient de la survie à chaque coin de rue, jusque dans les déserts secs ou les marais fumants.

Dans Matrix, c’est encore plus clair. Les humains sont transformés en sources d’énergie pour des machines et le peu qui reste survit dans l’attente d’un sauveur.

Dans La planète des singes, les humain·e·s sont des esclaves, dans GATTACA, les gênes font la loi et tout ce qui n’est pas « pur » n’a pas de droit. Dans Total Recall la vie sur mars c’est pas super fun, tout est artificiel, tout est en acier, béton et autre bidules synthétiques, mais au moins à la fin tout le monde respire. Il y a encore d’autres séries comme ça, dans lesquelles le futur n’est que le reflet de l’exploitation et de la survie.

Au fond, ce qui motive ces visions très limitées de l’existence, c’est le refus de la vie elle-même, de sa fragilité, de son insignifiance et de son extraordinaire rareté intergalactique alors que sur notre planète on est même pas foutu d’en prendre soin.

Peut-être que la science-fiction serait différente en acceptant que survivre ne veut pas dire vivre.

Et pour la petite histoire, NetDragon, dont le quartier général est repris sur la photo accompagnant cet article, à annoncé en août 2022 dans ce communiqué, la nomination de Mme Tang Yu, en tant que CEO d’une de leur filiale. Mme Tang Yu est un ensemble logiciel appelé Intelligence Artificielle par le matraquage médiatique.